HELPEN - ASSOCIATION RECONNUE D'INTERET GENERAL - LUTTE CONTRE LE HARCELEMENT MORAL ENTRE PERSONNELS DE L'EDUCATION NATIONALE
Quand l’institution menace au lieu d’écouter : une stratégie de dissuasion qui confine au harcèlement moral
Depuis plusieurs mois, HELPEN recense des situations où des agents de l’Éducation nationale, victimes ou témoins de harcèlement moral, se voient opposer une menace implicite ou explicite dès lors qu’ils tentent de briser le silence. Ces menaces prennent des formes variées, mais obéissent à une logique constante : empêcher l’expression publique des souffrances et des dysfonctionnements internes.
Helpen
5/1/20254 min read


Depuis plusieurs mois, HELPEN recense des situations où des agents de l’Éducation nationale, victimes ou témoins de harcèlement moral, se voient opposer une menace implicite ou explicite dès lors qu’ils tentent de briser le silence. Ces menaces prennent des formes variées, mais obéissent à une logique constante : empêcher l’expression publique des souffrances et des dysfonctionnements internes.
Dans l’Éducation nationale, les agents confrontés à des faits de harcèlement moral ou d’abus institutionnels sont souvent réduits au silence par un mécanisme bien rodé. Lorsqu’ils prennent la parole pour alerter, témoigner ou simplement relater leur vécu, ils se heurtent à une réaction disproportionnée, parfois même hostile, de leur propre administration.
Deux cas récents le montrent avec force.
Françoise Gullung, professeure dans un collège privé sous contrat à Bétharram, a alerté publiquement sur des dysfonctionnements graves. Depuis, elle fait l’objet d’une mise à l’écart insidieuse. Ce qu’elle subit aujourd’hui, c’est la conséquence directe de son engagement à protéger ses élèves et à dénoncer ce qu’elle estimait contraire à ses valeurs professionnelles et humaines.
Remedium, dessinateur engagé, a choisi de raconter l'histoire d'une collègue qui subissait une discrimination. Sa démarche artistique, centrée sur l’alerte citoyenne et l’indignation face à l’injustice, lui vaut aujourd’hui une plainte en diffamation publique déposée par l’administration de l’Éducation nationale. Il est convoqué à la police.
https://blogs.mediapart.fr/158568/blog/280125/cas-decole-lhistoire-de-caroline
Ces deux exemples ne sont pas des cas isolés. Ils s’inscrivent dans un schéma bien connu des victimes : plutôt que de répondre aux faits signalés, une partie de l’institution attaque la parole elle-même.
Trois types d’intimidation institutionnalisée reviennent de façon récurrente :
La menace de plainte pour diffamation publique, parfois engagée contre des personnes qui n’ont fait que relater des faits vécus ou rapportés dans un cadre artistique ou informatif.
L’accusation de manquement au devoir de réserve, brandie même lorsqu’un agent agit dans le respect du droit d’alerte, de témoignage ou de publication.
La notion floue de “déloyauté”, utilisée comme justification pour des mesures de rétorsion (refus de mutation, retrait de fonctions, évaluations injustes), sans base légale ni procédure contradictoire.
Ces pratiques ont pour effet — et souvent pour objet — d’isoler les victimes, de discréditer les lanceurs d’alerte et de préserver l’image de l’administration au détriment de la vérité. Nous avons déjà écrit sur l'hypocrisie institutionnelle de la cheffe de l'inspection générale (promue depuis à la tête de la DGESCO) sur les manipulations de rapports pour mieux contrôler le récit au détriment de la vérité. Elles s’inscrivent dans une logique de domination institutionnelle, où la parole devient un danger, et où le silence est imposé par la peur.
L’institution ne se contente plus de ne pas écouter. Elle réagit contre la parole. Contre l’art. Contre le témoignage. Contre ce qui dérange une image, aussi faussée soit-elle.
Or, quand l’administration menace systématiquement de plaintes, de procédures disciplinaires ou de sanctions pour manquement au devoir de réserve, elle ne protège pas ses agents : elle les bâillonne.
Cela devient une stratégie de dissuasion.
Une pression constante.
Et, à force, une forme de harcèlement moral institutionnel. En effet, répéter ces menaces face à une parole légitime, c’est prendre le risque d'entrer dans le champ du harcèlement moral. Car lorsqu’un agent tente simplement d’exister dans le récit de ce qu’il a subi, il n’est ni traître, ni provocateur : il est citoyen et fonctionnaire éthique.
HELPEN considère que cette mécanique de l’intimidation — par le biais du droit disciplinaire ou judiciaire — constitue, lorsqu’elle est répétée et disproportionnée, une forme de harcèlement moral institutionnel.
Le devoir de réserve n’est pas un devoir d’oubli d'agissements délictueux.
La loyauté ne doit jamais se substituer à la conscience, celle du citoyen ou du fonctionnaire.
Le droit de s’exprimer ne peut être bafoué au nom de la préservation de l’image d’un système.
L’association HELPEN considère que ces méthodes doivent cesser immédiatement. Nous saisirons toutes les voies possibles pour en faire reconnaître l’abus :
Saisine des juridictions administratives en cas de sanctions abusives.
Recours au Défenseur des droits pour signaler les entraves à la liberté d’expression des agents publics.
Interpellation des parlementaires et des ministères concernés.
Documentation de tous les cas où la liberté d’expression a été étouffée au nom d’une notion de loyauté mal définie voire travestie.
Nous refusons que les agents victimes deviennent des accusés. Nous refusons avec fermeté, dans les actes et par delà les belles promesses, que l’institution confonde dignité et muselage. Et nous rappelons que le devoir de réserve ne saurait servir d'excuse à encourager l'impunité et l’injustice.
HELPEN poursuivra inlassablement ce combat dans les années qui viennent, car déjà trop de cas nous sont rapportés. Parce qu’il ne s’agit pas seulement de défendre des personnes : il s’agit de défendre un droit fondamental. La honte doit changer de camp, ce n'est pas négociable.
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