HELPEN - ASSOCIATION RECONNUE D'INTERET GENERAL - LUTTE CONTRE LE HARCELEMENT MORAL ENTRE PERSONNELS DE L'EDUCATION NATIONALE

Le silence assourdissant, de Moussages à Matignon

Définition du silence assourdissant : on appelle silence assourdissant cette forme de non-réaction qui, précisément parce qu’elle intervient là où tout le monde voit, sait ou perçoit qu’un problème grave existe, prend une dimension morale écrasante.

Helpen

11/27/20254 min read

Le silence assourdissant : quand se taire devient un acte

Définition du silence assourdissant

On appelle silence assourdissant cette forme de non-réaction qui, précisément parce qu’elle intervient là où tout le monde voit, sait ou perçoit qu’un problème grave existe, prend une dimension morale écrasante.

Ce n’est pas un simple oubli. Ce n’est pas un simple délai. Ce n'est pas un simple retard. C’est un silence qui fait du bruit, un bruit de renoncement, de peur, d’abandon, parfois même d’indifférence.

Le silence assourdissant, c’est quand les institutions parlent de tout, sauf de l’essentiel. Quand l’on regarde ailleurs, précisément au moment où la parole devrait être un devoir. Quand chaque mutisme pèse comme une validation implicite : « Circulez, il n’y a rien à voir. »

Cet article est rédigé suite aux accusations formulées dans de nombreux médias. Helpen dispose d'assez de preuves pour parer toute menace de plainte en diffamation. Cela s'appelle "l'exception de bonne foi".

À Moussages, après la mort de Caroline Grandjean

Dans ce village du Cantal, la disparition de Caroline Grandjean a laissé un vide que de nombreux observateurs décrivent comme enveloppé d’une forme de résignation. Un silence qui ne dit pas son nom. Un silence qui « veut que la vie reprenne », qui souhaite « apaiser », mais qui interroge : comment se reconstruire quand les causes restent tues ?

Ce mutisme collectif, qu’il soit fait de pudeur, de sidération ou de lassitude, devient assourdissant parce qu’il laisse intactes les conditions qui mènent parfois au pire.

Au sein des établissements scolaires franciliens

Là aussi, d’après les témoignages relayés publiquement, le silence prend d’autres formes :

  • la tentation de minimiser, de ne surtout pas signaler ni enquêter,

  • la pression implicite pour que « les choses se calment », quand on constate les dysfonctionnements,

  • la peur de faire éclater ce qui dérange, et cette petite phrase publique "vous tentez de jeter l'opprobre sur la communauté éducative",

  • la fragilité et l'isolement de ceux qui dénoncent avec la complicité d'une meute,

  • la silenciation de la victime en le forçant à casser seul(e) son arrêt maladie sous menace de rétrogradation,

  • le refus obstiné de la protéger alors même qu'elle a obtenu la garantie de l'Etat qu'il était protégé dans ses fonctions

Le silence assourdissant, ici, ressemble à une chape de plomb administrative : chacun voit, chacun sait, mais chacun craint d’être le premier à nommer ce qui dysfonctionne.

Dans l’académie de Reims : l’affaire du lycée Bayen et au-delà

L’affaire du lycée Bayen n’a pas seulement mis en lumière des difficultés locales : elle a révélé un malaise plus large, dans lequel s’inscrit un silence institutionnel persistant, souvent perçu comme une absence de réponses claires, un manque de communication, ou une difficulté à reconnaître l’ampleur du problème.

HELPEN, qui publiera bientôt les interventions de ses conférenciers, dénonce ce silence, car il ne protège personne, ni les victimes, ni les équipes, ni l’institution elle-même.

Parler, c’est utile. Agir, c’est indispensable. Mais se taire, dans ces conditions, c’est risquer de participer à ce que l’on prétend ne pas voir.

À Matignon et dans les plus hautes sphères de l’État

Le silence assourdissant peut aussi se loger très haut. Lorsque les alertes remontent, lorsque les médias s’emparent des dossiers, lorsque les personnels se mobilisent, et que malgré cela, rien ne bouge réellement, la question se pose : qu’attend-on pour protéger ceux qui font vivre le service public ?

Ce silence-là, celui du sommet, est peut-être le plus destructeur, car il résonne comme un message : « Vous êtes seuls. » C'est ce que Helpen comprend du silence persistant des ministres de l'Education depuis un an.

Pourquoi taire l’horreur ?

Parce qu’elle dérange. Parce qu’elle oblige. Parce qu’elle impose de remettre en question des pratiques, des habitudes, parfois même des carrières. Parce qu’elle demande du courage administratif et politique.

Mais ne rien dire ne fait pas disparaître l’horreur. Dans l'article ci-dessus, pas un seul mot pour Caroline Grandjean. Comme une insulte à la victime et ses proches, mais aussi une insulte aux journalistes qui font mieux leur travail que celui-là.

L'horreur, l'horreur. Ce silence lui offre une place, un espace, parfois même une protection. Il lui permet de durer, de se déployer, de se normaliser. Et ce silence, certains anciens recteurs ou responsables institutionnels, qui ont depuis reconnu publiquement les erreurs de gestion passées, ne pourront pas le contredire : ne pas agir, c’est participer.

Oooops, aucun recteur, aucun responsable ne l'a jamais reconnu ? En sommes-nous vraiment là ?

HELPEN : rompre le silence, pour de bon

HELPEN refuse l’indifférence. HELPEN refuse l’oubli. HELPEN refuse que la souffrance des agents soit traitée comme un dommage collatéral. Parler, c’est bien. Agir, c’est mieux.

Et se taire, ne rien faire, c’est risquer d’avoir participé aux agissements que nous dénonçons.

Le silence assourdissant prendra fin le jour où l’on décidera, collectivement, que la transparence n’est pas une menace, mais un devoir.