Nous avons officiellement écrit au ministre de l’Éducation nationale, et au Premier ministre, M. Sébastien Lecornu, pour demander une prise en charge urgente et un pilotage stratégique de cette crise institutionnelle.

Pourquoi cette démarche ?

Parce que les signaux sont désormais trop graves pour continuer à être ignorés. En un an :

• HELPen a recueilli plus de 2 250 témoignages étayés ;

• près de 150 000 agents pourraient être en situation de grande souffrance ;

• 74 % des signalements ne donnent lieu à aucune enquête ;

• 77 % des agents déclarent avoir subi des représailles après avoir signalé des faits ;

• le ministère n’a apporté aucune réponse à nos sollicitations depuis un an.

Nous ne pouvions plus rester silencieux.

Ce que nous avons écrit au ministre et à Matignon

Nos courriers, transmis ces derniers jours, contiennent trois alertes majeures :

1. Une alerte nationale : le harcèlement moral entre agents est devenu un problème structurel

Nous demandons que l’Éducation nationale reconnaisse officiellement l’existence d’un phénomène systémique :

• répétition des mêmes agissements dans toutes les académies ;

• absence d’investigation dans la majorité des cas ;

• agents isolés, non protégés, parfois déplacés tandis que les agresseurs restent en poste.

Nous avons rappelé que l’inaction institutionnelle est aujourd’hui le premier facteur de persistance du harcèlement moral.

2. Une alerte ciblée : les situations de Reims, du lycée Bayen et d’autres établissements

Nous avons attiré l’attention de Matignon et du ministère sur plusieurs événements récents révélés par la presse, illustrant un schéma que nous observons partout en France :

• alertes multiples ignorées,

• absence de réaction rectorale,

• climat scolaire dégradé,

• agents en souffrance laissés seuls face au silence hiérarchique.

Nous ne désignons pas de coupables. Nous rappelons simplement que la faute individuelle doit être détachée du service, et que le rôle de l’institution est de protéger les agents et les élèves.

3. Une demande urgente : une rencontre avec le Premier ministre et l’ouverture d’un dialogue structuré

HELPEN demande :

• un entretien en urgence avec Matignon ;

• une réponse officielle du ministère, absente depuis un an ;

• un pilotage national pour réguler le traitement des signalements ;

• la création d’un dispositif fiable, transparent et homogène sur tout le territoire ;

• et l’étude d’une commission d’enquête parlementaire, soutenue par notre pétition.

Notre objectif n’est pas de polémiquer. Nous voulons protéger les agents, outiller l’institution et éviter les drames humains.

La réponse de Matignon : “Vous serez reçus prochainement.”

Nous saluons la réponse rapide de Mme Cécile Laloux, conseillère du Premier ministre. Elle indique que :

“Le ministère de l’Éducation, interlocuteur le plus pertinent sur ces sujets, vous recevra prochainement.” Nous prenons acte de cette ouverture. Mais nous rappelons que le ministère ne nous a plus reçus depuis un an, malgré quatre relances officielles.

Ce que nous demandons maintenant

Une rencontre immédiate. Un engagement clair. Un plan d’action. Et la fin du silence institutionnel.

Nous ne représentons pas un cas individuel. Nous représentons des milliers d’agents et un service public qui se fissure.

Conclusion : nous n’accusons personne, nous alertons pour protéger

HELPEN ne se bat pas contre l’institution. Nous nous battons pour qu’elle redevienne protectrice.

Quand les alertes ne sont pas traitées, quand des rectorats n’enquêtent pas, quand les agents souffrent en silence, ce n’est pas une fatalité : c’est un défaut de pilotage.

Notre démarche est simple : protéger les agents, protéger les élèves, protéger l’Éducation nationale. Et cela commence par une seule chose : répondre.