Acteurs Publics - Des associations sonnent l'alarme sur le harcèlement au travail à l'Éducation nationale

Quand le journalisme fait son travail : saluer le courage d’Acteurs Publics

Il existe des moments où le rôle des médias dépasse l’actualité immédiate pour devenir un véritable outil de compréhension collective.

L’article publié le 17 décembre 2025 dans Acteurs Publics, sous la plume de Marie Malaterre, appartient indéniablement à cette catégorie.

Alors que le harcèlement moral dans l’Éducation nationale reste largement invisibilisé lorsqu’il concerne les agents eux-mêmes, cet article choisit une autre voie : celle du fond, des faits, et du collectif.

Donner à voir ce que l’institution ne chiffre pas

L’un des apports majeurs de ce travail journalistique est de rappeler une réalité troublante : il n’existe toujours aucune statistique officielle sur le harcèlement entre agents à l’Éducation nationale.

Ce silence chiffré n’est pas anodin. Il rend les situations difficiles à nommer, à reconnaître, et donc à traiter. En s’appuyant sur les données produites par les associations... et notamment celles issues du travail de HELPEN, l’article de Acteurs Publics comble un vide que l’institution laisse béant.

Les chiffres cités, les durées de souffrance évoquées, la récurrence des mêmes mécanismes (isolement, rumeurs, représailles après signalement, absence de protection) ne relèvent pas de l’anecdote. Ils dessinent un phénomène structurel, documenté, cohérent, et désormais impossible à ignorer.

Refuser le sensationnel pour comprendre le système

Là où certains traitements médiatiques privilégient le récit individuel isolé, souvent spectaculaire mais rapidement refermé, Acteurs Publics fait un choix éditorial exigeant : montrer comment des situations individuelles révèlent un dysfonctionnement global.

L’article ne cherche ni coupable idéal ni polémique immédiate. Il restitue fidèlement les conclusions de la conférence interassociative du 21 novembre :

• défaillance de la prise en charge administrative,

• minimisation des alertes,

• dispositifs existants mais inopérants dans les faits,

• sentiment d’abandon massif des agents.

Ce travail d’analyse permet de déplacer le regard : ce n’est plus l’agent qui pose problème, mais la réponse institutionnelle qui fait défaut.

Mettre en lumière celles et ceux qui alertent

En donnant la parole à des experts reconnus — psychologues du travail, chercheurs, responsables associatifs — l’article rend également visible un autre courage :

celui des agents, des soignants, des associations qui alertent malgré la peur des représailles, malgré le silence, malgré l’isolement.

Ce choix éditorial est essentiel. Il contribue à changer le rapport de force symbolique : la parole ne vient plus seulement d’en bas, elle devient audible, légitime, documentée.

Pourquoi cet article compte

Pour HELPEN, cet article est important pour une raison simple : il montre ce que le journalisme peut faire quand il refuse la langue de bois et l’invisibilisation.

Il ne s’agit pas de « soutenir » une association, mais de remplir pleinement une mission d’information :

• rendre visible un phénomène ignoré,

• contextualiser les données,

• croiser les regards,

• et poser les bonnes questions à l’institution.

À ce titre, nous tenons à remercier Marie Malaterre et la rédaction d’Acteurs Publics pour ce travail rigoureux, honnête et utile au débat public.

Car face au harcèlement institutionnel, le silence protège les dysfonctionnements.

L’information, elle, protège les agents, et le service public. Merci Acteurs Publics.